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3 mois

J’ai toujours plus d’inspiration pour écrire la nuit…

Cela fait 3 mois déjà que je suis dans ce cauchemar sans fin. J’ai un peu appris à vivre avec ce trou béant dans la poitrine, ce manque constant, ce coeur qui bat au ralenti, ce goût amer des larmes que je dois souvent refouler. Mais je ris parfois (souvent même d’ailleurs, parce que je suis assez drôle 😉 ), et pour ça je ne culpabilise jamais. Qui culpabiliserait de retrouver un peu de bonheur? Ma mère et ma grand-mère ne m’en voudraient jamais ! Au contraire. Je le fais pour elles. Parce que même si on vit encore toutes les 3, d’une certaine manière – chacune dans nos univers, c’est moi qui suis encore sur terre, à mener cette existence ici, sans elles; et à vivre pour chacune d’entre nous.

Pour autant, je suis malheureuse, c’est indéniable. Comment ne pas l’être…

Le pire ? C’est quand je réalise que c’est vraiment terminé, que plus rien ne sera comme avant. Je sens que je lutte encore contre la phase d’acceptation, que tout ça est encore loin. C’est étrange d’être lucide sur sa situation à ce point…

Bref, quand par moment tout me revient comme un fracas, que je me dis que nos dimanches à 5 c’est terminé, moi qui les aimait tant ces moments d’amour, je hurle de douleur. Je profitais tellement de chacun comme si c’était le dernier, sans jamais me douter que ça arriverait et qu’un jour, le dernier le serait vraiment… Jusqu’ici je pensais que « ça n’arrivait qu’aux autres ». Depuis tout a changé pour moi, la vie me semble bien plus dure – déjà parce que je souffre, mais aussi parce que je m’aperçois que « les autres » c’est tout le monde….

Le NOMBRE de messages que je reçois chaque jour… Ici, sur le blog, sur instagram, par mail. C’est de la folie. Je ne sais pas pourquoi on est autant à avoir perdu un parent, un proche, si jeune. Pourquoi il existe autant de drames… Mais je sais qu’on est beaucoup à se comprendre et à se soutenir. Quand il arrive un truc pareil, on est plus emphatique, on est changé à jamais, on vit tout plus fort, surtout les peines.

Alors je suis désolée pour les gens. Désolée d’avoir été si heureuse pendant 28 ans sans me soucier du malheur des autres, désolée de lire à quel point ils sont brisés, désolée de ne pas trouver les mots et le temps pour répondre à chacun comme j’aimerais le faire. Mais pour l’instant c’est trop dur. Je lis mais je reste muette. J’envoie des coeurs et des mercis…

Je sais que je viens de démarrer mon chemin, mais j’ai reçu tellement de témoignages de personnes ayant vécu des choses similaires que je sais d’avance ce qu’il y a à savoir. On me dit souvent « on ne s’en remets jamais, on vit avec, on survit ». Alors j’essaye.

Je suis fière de chaque victoire, de chaque jour sans médicament, de chaque nuit où j’arrive à dormir, de chaque matin où je trouve la force de me lever, de chaque repas avalé, de chaque mail auquel je réponds, chaque projet dans lequel je m’investis. Je suis fière parce que je n’ai envie de rien mais je puise au plus profond de mon âme pour entendre sa voix me pousser, sa douceur m’aider. Parce que ma maman a toujours tout fait pour moi et que j’ai toujours voulu tout faire pour elle. Elle était fille unique, je le suis aussi. C’était ma mère mais aussi ma meilleure amie, ma soeur, c’était elle et moi contre le reste du monde, aucune dispute ne nous abimait, c’était la seule qui pouvait tout me dire, qui me connaissait par coeur, et qui m’aimait encore plus fort malgré tous mes défauts.

Puis, quand vraiment c’est trop dur, que je n’en peux plus, quand la nuit le coeur s’ouvre plus facilement, que les larmes sont moins pudiques et coulent plus facilement aussi, voilà ce que je me répète : je n’ai pas le choix. C’est comme ça, il n’y a rien à faire à part croire en elle, voir les signes qu’elle m’envoie, espérer la retrouver un jour, et surtout réaliser à quel point j’ai eu de la chance de l’avoir et de la connaitre. Pour rien au monde je n’échangerai ça, je préfère avoir mal jusqu’à la fin de mes jours plutôt que de ne pas l’avoir eu comme maman.

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9 Commentaires

  1. julia
    19 septembre 2019 / 0 h 55 min

    ❤️
    Magnifique, je sais que c’est maladroit ce mot magnifique, mais l’amour que tu décrits qu’il y a entre vous est magnifique…

  2. Emma
    22 septembre 2019 / 21 h 29 min

    les larmes aux yeux❤️❤️

  3. Margot
    26 septembre 2019 / 10 h 24 min

    Cette pensée pour toi, la compréhension et la compassion. Rien n’est plus comme avant mais ils sont là, présents, auprès de nous et ils veillent sur nous. Tous les jours <3

  4. Cécilia
    27 septembre 2019 / 10 h 00 min

    Bonjour Nolwenn,
    Encore un très bel article, écrit avec le coeur.
    J’ai perdu ma maman il y a 15 jours alors je me retrouve dans tous tes articles… Bon courage, je t’envoie toutes mes pensées affectueuses.

  5. Elo
    2 octobre 2019 / 14 h 04 min

    Je suis fière de toi ♥

  6. Charlène
    11 octobre 2019 / 7 h 35 min

    ♥️

  7. Anaïs
    20 octobre 2019 / 10 h 16 min

    ❤️❤️❤️

  8. Lau_Spirit
    25 octobre 2019 / 0 h 54 min

    J’ai perdu beaucoup de personne que j’aime dans ma vie, plus ou moins proche de moi et de ma vie. J’ai fait plus d’enterrements que de mariages… Ça ne devrait pas être dans ce sens d’ailleurs …
    Mais je n’ai pas perdu ma maman .. Je ne sais pas si c’est maladroit mais je t’admire, tu y vas à ton rythme mais tu y vas… Comme tu l’as écrit  » je n’ai pas le choix », je comprends ce que tu veux dire mais je trouve que tu fais preuve d’une détermination folle pour avancer, qui fait comprendre que si tu as le choix en réalité et tu choisies de te battre et d’avancer et pour ça bravo… J’espère que mon commentaire ne sera pas mal pris ou maladroit.
    Je te souhaite beaucoup de courage, et continues de sourire d’avoir ces fameux moments de bonheur. Car elle est tout près de toi j’en suis sûre et elle veut que ton sourire.

    Bisous Nolwen.

  9. 8 décembre 2019 / 13 h 50 min

    Se que tu as écrit est de bien triste vérité où nous ne sommes que de passage dans se vaste monde. Ont voudrais tous je le pense arrêté le temps où seulement pouvoir revenir en arrière pour les revoir, les serrer, leurs dire se que l’ont a jamais pu dire pendant qu’il était là même si l’ont sais qu’ils sont toujours près de nous a nous protéger mais cela ne remplacera jamais le soutien physique mais nous aide à affronter les épreuves car le plus important s’est de toujours les garder dans son coeur avec les bon moment passé pour en honoré leur mémoire et en affronter la vie. Garde tous ton courage et le sourire car tu as des personnes proche car même si cela n’est pas comparable, elles ne te laisserons pas tomber et t’aideront à avancer. Courage .

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